EQ, subjectivité? Objectivité? J'sais pu!

Comme vous le savez, je suis sur OD et EQ depuis quelques semaines. Je travaille les courbes selon l'humeur et je prend du métier tranquillement.

Ce matin, congé inopiné alors j'ai l'humeur requise pour me lancer dans quelques réglages de courbe. Jusqu'à maintenant, je me suis attardé sur les basse et mid jusqu'à 5 ou 600 Hz. Ce matin je me suis dit que c'était au tour des hautes. Bien que Jacques m'avait remonté ça sous le menton, les hautes, bien que meilleure à l'écoute que mon ancien "set up", demeuraient timides. La courbe se devait d'être vitaminée ce qui fût fait.

Ce qui est intriguant avec l'EQ c'est que le travail se fait dans le bruit total, un bruit rose ne pouvant être qualifier autrement. Ensuite il y a l'écoute qui nous réserve quoi? Une surprise agréable? Quelques déceptions? J'allais entendre ça.

À l'écoute je suis touché par la musique. Que dire de plus.

Surdose de subjectivité, c'est bien possible. J’espérerais de l'objectivité, c'est à dire que ce bouleversement émotif soit bel et bien réel. J'attendrai donc le verdict de mes amis. Ça ne ment pas un ami. Oh, pas dans ce qu'il dit mais l'attitude est fort révélatrice. Quand ils retournent à la maison et entreprennent des modifications, c'est que tu as touché quelque chose. Je suis comme ça en tout cas, quand le diable en personne, appelons le Jacques, me fait écouter ces dernières retouches et que j'écoute ma chaine après et que j'ai le goût de la virer, voilà mon indication que j'ai été touché. C'est motivant ça.

Bien que ces corrections matinales aient été généralement positives, un petit irritant s'est profilé, les voix. Pas toutes quand même. Sur Dormire de Solyma, une pièce 1000 fois écoutée, qui par conséquent est devenue une forme de référence, les coeurs sont immenses, occupent tout l'arrière de la pièce, le "R" de Dormire est distinctement roulé bref pas un mot à redire mais.........

Dans cette pièce il y a un petit solo vocal, une jeune fille nous la chantonne. D'habitude, d'une voix douce et beaucoup de sensibilité et de fragilité, caractérisée par un petit tremblement. Il s'est ajouté une saturation dans cette voix que je ne connaissais pas. C'est comme si le micro saturait, comme si l'enregistrement numérique, transparent par nature, laissait poindre un défaut généralisé sur les micros. Je dis ça parce que je le note particulièrement sur les voix et très peu sur les instruments de musique, ce n'est pas une affirmation. Comment ça se fait que sur mes grands enregistrements vocaux de référence, les irréprochables, je ne retrouve pas cette saturation? Qui est le coupable, le numérique? Le micro? Le preneur de son? Le tarabiscotage du signal stéréo? Votre idée vaut la mienne mais je serais intéressé d'aller au bout de cette idée.

Est-ce aussi une exagération de la réalité? Je m'aventure ici mais lorsqu'une voix est contrôlée, avec une bonne technique, il y a une texture rauque je dirais, une texture naturelle qui s'exprime par des cordes vocales libres et donne un petit coté granuleux. Il n'y a pas ce "r'qu'in bin" trop souvent constaté. Écoutez Dhafer Youssef, bien que puissante, sa voix vient de la tête, pas du coffre. Qu'est-ce que ça serait si ce gars avait une bonne technique. Je ne sais pas si je l'explique bien.

Tout ça pour dire que je suis bien content de mes dernières corrections.

Hier lors d'une discussion que je qualifierais d'endiablée avec Jacques, il me faisait part de l'aspect nébuleux de mon texte traitant de la voix. En me relisant, c'est vrai que ce n'est pas spécialement clair.

Je préciserai ma pensée. Dans le fond ce que je veux dire c'est qu'il est facile et fréquent de blâmer le numérique pour des soucis de cet ordre. L'exemple le plus clair pour expliquer ma pensée, ADÈLE.

Trompez-vous pas, la musique, dans le genre, est super bonne. La voix a ce coté précis de ce que j'amène dans mon premier texte. Je suis convaincu que vous avez remarqué aussi ce coté non naturel, ce n'est tout simplement pas bon. Qui est le responsable, voilà mon propos.

Est-il possible que cela soit effectivement le numérique? C'est possible mais j'ai un gros doute. Si c'était le cas, n'aurions nous pas ce phénomène sans exception? Il y a de ces enregistrements qui sont formidables à tous points de vue. Notre jugement ne peut être circonstanciel, il doit être global et tenir compte des bons comme des mauvais enregistrements.

Les micros alors? L'acoustique de nos salles de son? Les preneurs de son? Un peu de tout ça? C'est là où je veux en venir, la révision de notre jugement sur le numérique. Se pourrait-il que l'on se trompe de cible, de coupable?

Je vous vois venir et me tapant que l'on ne peut pas changer grand chose. Encore là c'est possible mais peu probable. Je demeure convaincu que l'on peut changer les choses, encore faut-il en être majoritairement convaincu.

Pour réflexion,

À ce jour, les ventes de musique sur supports traditionnels diminuent drastiquement et lorsqu'il y a vente, on parle globalement de MP3. Les ventes de cd et vinyles sont devenues marginales, ce n'est pas subjectif ça. Que va t'il arriver à l'audiophile et à sa grosse installation hifi si l'industrie enregistre selon la norme MP3? C'est ce qui nous pend au bout du nez pourtant. Vous voulez avoir un avant goût, payez-vous Adèle, l'avenir est là.

C'est certain que si vous n'écoutez pas de musique pop, blues, rock dans toutes ses déclinaisons, que vos écoutes sont majoritairement faites de musique ECM, Linn, Ambroisie et classiques, ce que je vous écrit ne vous touchera pas. Pour les autres bin.......

Richard

La voix, HUM! On dirait que toute la mauvaise réputation du numérique passe par la voix. Ça doit être parce que ce n'est pas facile à enregistrer ou que la technique est défaillante.

J'écoutais Charles Aznavour hier et la voix était parfaite. Parfaite par l'absence de ce son non naturel, métallique, qui sonne comme un micro fêler ou pousser au delà de ses limites.

Pourquoi ce son irritant sur certains enregistrements et pas sur d'autres? Pour ceux qui remettent en question le numérique, est-ce un questionnement qui remettrait en perspective votre jugement?

Serait-il possible que la musique pop et déclinaisons soit une victime quasi exclusive alors que pour les enregistrements classique, jazz ou encore plus marginaux, l'obligation de bien enregistrer devient une question de survie.

Imaginez Claire Martin, l'artiste phare chez LINN, enregistrée comme Adèle ou Christina, ma foi aussi bien fermer ses portes si en plus elle sonne mal.

Peut-on dire aussi que les grands enregistrements sur un iPod, ça sonne pas mieux que les MP3 alors.......?

J'espère que LINN, Ambroisie, Fidelio, ECM et tant d'autres petites sociétés d'enregistrements demeureront ce qu'elles sont et respecteront leurs premiers engagements, faire les meilleurs enregistrements possible. Sinon payer pour écouter de la marde, non, c'est au dessus de mes forces. Je me recyclerai au macramé ou au batique ou au jardinage tiens, j'échangerai mes trucs avec Martin et Séphiroth.

RicharD a écrit:

Je me recyclerai au macramé ou au batique ou au jardinage tiens, j'échangerai mes trucs avec Martin et Séphiroth.

Je fait du macramé moi?

Je suis un expert du jardinage et du macramé. Le fait que j'aie 8 mois de vacances par année m'a beaucoup aidé.

Sephiroth a écrit:

Le fait que j'aie 8 mois de vacances par année m'a beaucoup aidé.

Ça y est, c'est décidé... je change de branche!

Ne fais pas ça, tu devrais quand même travailler 4 mois.