Ah tiens, je n'y avais même pas songé un seul instant.
C'est vrai qu'une fois mentionné ainsi, le match aurait été assurément très intéressant. Les Supravox aimaient ces amplifications qui traînaient autour de 40 watts, pour preuve l'Audiomat qui, dans mon souvenir, les alimentait si bien.
Mais que ce soit la pratique de la méditation, le fait de passer près de perdre la vie ou encore ma nonchalence face aux produits audiophiles, mon caractère ne s'émeut pas de ce qui fut. La seule chose que je peux vivre, c'est le moment actuel.
Et puis, des Supravox, ça existe encore. Il me suffirait d'une journée pour me recréer une chaîne dont le maîllon final serait composé de ces transducteurs français. Tout n'est jamais très loin, et tout se peut. Par contre, j'ai vécu pendant des années avec ces hauts-parleurs, et je n'aurais pas entendu autant de choses aujourd'hui si j'étais demeuré dans un conservatisme audiophile. J'ai trop constaté que la nature se charge de remplir le vide qu'elle semble avoir en horreur pour conserver des produits qui existent sous une telle multitude de formes.
Si j'avais encore mon Audiomat, je n'aurais pas joué au chef d'orchestre hier les yeux fermés en écoutant des clones d'Hiraga, dont je ne connaissais même pas l'existence il y a cinq jours. Mon mouvement les a pourtant fait apparaître dans mon salon. J'ai souvent constaté le même phénomène avec les femmes, mais c'est une autre histoire. Mais pas tant que ça.